(1682). [14] VAR. On la tenait morte, il y avait déjà six heures : et l’on se disposait à l’ensevelir, lorsqu’on y fit venir de force, l’homme dont nous parlons. Que v’sêtes. Il lui mit, l’ayant vue, une petite goutte de je ne sais quoi dans la bouche : et dans le même instant, elle se leva de son lit, et se mit, aussitôt, à se promener dans sa chambre, comme si de rien n’eût été. SGANARELLE.- Je la veux battre, si je le veux : et ne la veux pas battre, si je ne le veux pas. Ici il pose la bouteille à terre, et Valère se baissant pour le saluer, comme il croit que c’est à dessein de la prendre, il la met de l’autre côté : ensuite de quoi, Lucas faisant la même chose, il la reprend, et la tient contre son estomac, avec divers gestes qui font un grand jeu de théâtre.-, Pour une construction analogue, voyez le vers 945 du, se tournant vers Valère, puis vers Lucas.-, Tripoter, c’est "mêler plusieurs choses ensemble" (Furetière) ; un. Sganarelle frappe Martine. quelque récompense. SGANARELLE.- Il est vrai, Messieurs, que je suis le premier homme du monde, pour faire des fagots. [25] La vache est à nous : expression familière équivalant à la tournure : "l’affaire est dans le sac.". Il s’agit d’une courte pièce en trois actes qui reprend les canevas de la comédie italienne. SGANARELLE.- Ma femme, vous savez que je n’ai pas l’âme endurante : et que j’ai le bras assez bon. MARTINE.- Qui me vend, pièce à pièce, tout ce qui est dans le logis. MARTINE.- C’est bien à toi, vraiment, à te plaindre de cette affaire : devrais-tu être un seul moment, sans rendre grâces au Ciel de m’avoir pour ta femme, et méritais-tu d’épouser une personne comme moi ? VALÈRE.- Monsieur, n’est-ce pas vous qui vous appelez Sganarelle ? (1734). En vous inscrivant, vous consentez à ce que les éditions Hatier traitent vos données à caractère personnel afin de vous permettre de bénéficier de ses communications liées à votre activité. Vous êtes le plus habile médecin du monde. SGANARELLE entre sur le théâtre en chantant, et tenant une bouteille.- La, la, la. SGANARELLE.- Je n’y épargne aucune chose, et les fais d’une façon qu’il n’y a rien à dire. SGANARELLE.- Tu as menti, j’en bois une partie. SGANARELLE.- Je vous promets, que je ne saurais les donner à moins. GÉRONTE: Oui, je n’ai qu’elle de fille ; et j’aurais tous les regrets du monde si elle venait à mourir. ... Mon sort... ferait... bien des.... jaloux, Qu’ils sont doux MARTINE.- Qu’avez-vous à voir là-dessus ? LUCAS.- Je vous demandons excuse, de la libarté que j’avons prise. SGANARELLE, présentant sa bouteille à Valère.- Tenez cela vous : voilà où je mets mes juleps [i] Julep (prononcé julet dans le peuple) : "potion douce et agréable qu’on donne aux malades" (Furetière). C’est donc, le médecin des paroquets [21] VAR. Acte II, scène 4 du Médecin malgré lui de Molière (1666). [i] Baste : suffit ! VALÈRE.- Monsieur, nous sommes ravis de vous voir. Si vous étiez toujours remplie. VALÈRE.- Une femme était tenue pour morte, il y avait six heures ; elle était prête à ensevelir, lorsqu’avec une goutte de quelque chose, vous la fîtes revenir, et marcher d’abord, par la chambre. (1682). LUCAS.- Testigué, velà justement, l’homme qu’il nous faut : allons vite le charcher. Quelle infamie, peste soit le coquin, de battre ainsi sa femme. VALÈRE.- C’est une chose admirable, que tous les grands hommes ont toujours du caprice, quelque petit grain de folie mêlé à leur science [20] Cf. SGANARELLE.- Ô la grande fatigue que d’avoir une femme : et qu’Aristote a bien raison, quand il dit qu’une femme est pire qu’un démon [1] Faut-il préciser qu’Aristote n’a jamais rien dit de pareil ? MARTINE.- Il est vrai : mais après cela, vous verrez qu’il fait des merveilles. VALÈRE.- Quoi ? Bouteille ma mie, . LUCAS.- Il n’est pas vrai qu’ous sayez médecin ? [30] Boutez dessus : mettez dessus, couvrez-vous. 1 Le médecin malgré lui Molière LUCAS.- Le velà tout craché, comme on nous l’a défiguré. Il passe ensuite vers le mari, qui, pareillement, lui parle toujours, en le faisant reculer, le frappe avec le même bâton, et le met en fuite, il dit à la fin.- Compère, je vous demande pardon de tout mon cœur, faites, rossez, battez, comme il faut, votre femme, je vous aiderai si vous le voulez. MARTINE.-Voyez un peu l’habile homme, avec … SGANARELLE.- Ne nous emportons point ma femme. Le thème de l'amour survient plusieurs fois tout au long du déroulement de l'histoire. Lecture Analytique : Le Médecin Malgré lui, Molière. Si l'on y réfléchit, Molière attaque les médecins de l'époque, à qui il reproche d'être des charlatans incapables d'expliquer réellement l'origine des maladies, mais soucieux surtout de se faire payer en exploitant la crédulité des malades, impressionnés par un discours incompréhensible où se mêlent le latin et le … (1682). LUCAS.- Je pense que vous dites vrai : et que j’avons bouté le nez dessus. (1682). La version du texte du Médecin malgré lui, que vous avez pu lire, est postérieure à la mort de Molière. Il va vêtu d’une façon extravagante, affecte, quelquefois, de paraître ignorant, tient sa science renfermée, et ne fuit rien tant tous les jours, que d’exercer les merveilleux talents qu’il a eus du Ciel, pour la médecine. MARTINE.- Traître, insolent, trompeur, lâche, coquin, pendard, gueux, belître, fripon, maraud, voleur... ! VALÈRE.- Je vous assure que j’en ai tous les regrets du monde. [3] C’est vivre de ménage : mauvais jeu de mots, traditionnel à l’époque, reposant sur les deux sens possibles de l’expression : vivre avec économie et vivre en vendant son mobilier. ��[>����s. Un voisin essaie de les séparer… Martine fait semblant de pardonner à son mari, mais elle veut se venger. SGANARELLE.- En ce cas, c’est moi, qui se nomme Sganarelle. Acte I : Une dispute éclate entre Sganarelle et Martine, querelle qui se termine par une bastonnade appliquée par le mari à la femme. SGANARELLE.- Médecin vous-même : je ne le suis point, et ne l’ai jamais été. MARTINE.- Qui m’a ôté jusqu’au lit que j’avais. Le médecin malgré lui de Jean Baptiste Poquelin dit Molière Disponible uniquement en téléchargement. SGANARELLE.- Il est vrai que tu me fis trop d’honneur : et que j’eus lieu de me louer la première nuit de nos noces. Un homme qui me réduit à l’hôpital, un débauché, un traître qui me mange tout ce que j’ai ? MARTINE.- Et que je ne sache pas trouver le moyen de te ranger à ton devoir ? SGANARELLE.- C’est pour ne me point ennuyer. Je vois bien qu’il se faut servir du remède. N’oubliez pas qu’il est impossible de travailler un texte sans l’œuvre complète. Le médecin malgré lui (The Doctor in spite of himself; sometimes also called The Mock Doctor) is an opéra comique in three acts by Charles Gounod to a French libretto by Jules Barbier and Michel Carré after Molière's play, also entitled Le Médecin malgré lui VALÈRE à Lucas, sans voir Martine. (Haut.) [36] VAR. ah ! . Vos petits glougloux ! (1682). SGANARELLE.-Non je te dis que je n’en veux rien faire ; et que c’est à moi de parler et d’être le maître. VALÈRE.- Monsieur, nous savons les choses. VALÈRE.- À quoi bon nier ce qu’on sait ? [i] Fraimes : déguisements, feintes (Fraime est une forme paysanne pour frime, comme médeçaine pour médecine, vaigne pour vigne, etc.). VALÈRE.- Faut-il, Monsieur, qu’une personne comme vous s’amuse à ces grossières feintes ? SGANARELLE.- Non, en conscience, vous en payerez cela. , je ne sais combien de maladies. MARTINE.- Que j’endure éternellement, tes insolences, et tes débauches ? Celle-ci promet toutefois de se venger, tandis que son mari part chercher du bois. LUCAS.- Un habit jaune et vert ! VALÈRE.- Pour ce que vous êtes, pour un grand médecin. Sénèque, à la suite d’Aristote : "Il n’y a jamais eu de grand génie sans mélange de folie" (De Tranquillitate animi). 1 0 obj << /Type /Page /Parent 1805 0 R /Resources << /ColorSpace << /CS2 1819 0 R /CS3 1822 0 R >> /ExtGState << /GS2 1843 0 R /GS3 1844 0 R >> /Font << /TT3 1820 0 R /TT4 1835 0 R /TT5 1818 0 R >> /ProcSet [ /PDF /Text ] >> /Contents 4 0 R /Annots [ 2 0 R 3 0 R ] /MediaBox [ 0 0 595 842 ] /CropBox [ 0 0 595 842 ] /Rotate 0 /StructParents 1 >> endobj 2 0 obj << /Dest [ 1 0 R /XYZ 94 108 null ] /Type /Annot /Subtype /Link /Rect [ 200 711 206 723 ] /C [ 0 0 0 ] /Border [ 0 0 0 ] /H /O >> endobj 3 0 obj << /Dest [ 1 0 R /XYZ 94 95 null ] /Type /Annot /Subtype /Link /Rect [ 272 598 278 610 ] /C [ 0 0 0 ] /Border [ 0 0 0 ] /H /O >> endobj 4 0 obj << /Filter /FlateDecode /Length 5 0 R >> stream [12] VAR. (1734). MARTINE.- Voyez un peu cet impertinent, qui veut empêcher les maris de battre leurs femmes. Je vois bien qu’il se faut servir du remède. SGANARELLE.- Non je te dis que je n’en veux rien faire ; et que c’est à moi de parler et d’être le maître. Allons, morbleu, il ne faut point engendrer de mélancolie. aX�C:���ho�r&��&�I��V���ݧw�?�����u�8��{�a�>�܆�J����K�[��@Jq��?�$���Kү�~��J ^%: y���=n����8�+~�v�L6Uل�(Ae��ɖ[!��z�)R�_Z�D�-���H�&MwwW���ʪkH����l�4z�\�� Elle lui donne un soufflet. Elle lui reproche de dépenser l’argent du ménage en alcools et jeux, sans se soucier de laisser de quoi nourrir leurs enfants. le mot de Gargantua : "De ma nature, je dors salé." le mot de Gargantua : "De ma, les apercevant, les regarde en se tournant vers l’un, et puis vers l’autre, et, abaissant sa voix, dit.-, Mon petit bouchon : expression tendre que Sganarelle adresse à Isabelle dans, à part. (Il boit, et dit après avoir bu.) , comme tous les diables [28] VAR. MARTINE.- Serait-ce quelque chose, où je vous puisse aider ? dans le monde : et nous cherchons aussi, ce que nous voudrions bien trouver. Voilà du bois qui est salé [i] Salé : qui porte à boire. j’y consens de tout mon cœur. s’abaisse à parler de la sorte ? On trouve quelquefois, à force de chercher, ce qu'on ne trouve pas d'abord. VALÈRE.- Il faut que cet homme-là, ait la médecine universelle [24] La médecine universelle : le remède universel, la panacée. MARTINE.- Et que veux-tu pendant ce temps, que je fasse avec ma famille ? [i] Parguenne : Lucas parle le patois paysan des environs de Paris qu’on a déjà entendu au IIe acte de Dom Juan. Un habit jaune et vart ! il ne faut pas qu’elle meure sans l’ordonnance du mé-5 decin. Lire ou télécharger "Le Médecin malgré lui" gratuitement en ligne et en ebook EPUB, PDF et Kindle. . [5] Qu’est-ce ci : qu’est-ce ici ? (Haut.) , et que vous ne prendriez jamais, pour ce qu’il est. LUCAS.- Un petit enfant de douze ans, se laissit choir du haut d’un clocher, de quoi il eut la tête, les jambes, et les bras cassés ; et vous, avec je ne sai quel onguent, vous fîtes qu’aussitôt, il se relevit sur ses pieds, et s’en fut jouer à la fossette. (Ensuite il revient vers sa femme, et lui dit, en lui pressant la main) Ô çà faisons la paix nous deux. morbleu, ne me fais point parler là-dessus, je dirais de certaines choses... SGANARELLE.- Baste [i] Baste : suffit ! SGANARELLE.- Quoi donc ? C’est donc le médecin des perroquets ? Comment Sganarelle réussit-il à faire croire qu'il est médecin ? VALÈRE.- Nous ne voulons que lui faire toutes les civilités que nous pourrons. SGANARELLE.- Ma petite femme, ma mie, votre peau vous démange, à votre ordinaire. La pièceSur un canevas simple de farce, Molière nous fait rire des médecins, comme des pères qui marient leur fille contre leur gré. Cf. MARTINE.-Et je te dis moi, que je veux que tu vives à ma fantaisie : et que je ne me suis point mariée avec toi, pour souffrir tes fredaines. ... MARTINE, les mains sur les côtés, lui parle en le faisant reculer, et à la fin, lui donne un soufflet.— Et je veux qu'il me batte, moi. [1] Faut-il préciser qu’Aristote n’a jamais rien dit de pareil ? Faut-il préciser qu’Aristote n’a jamais rien dit de pareil ? 1694). Quand j’ai bien bu, et bien mangé, je veux que tout le monde soit saoul dans ma maison. VALÈRE.- Monsieur, c’est trop de grâce que vous nous faites : mais, Monsieur, couvrez-vous, s’il vous plaît, le soleil pourrait vous incommoder. [33] VAR. ?�|������ON� ���,�F [6] VAR. Situation typique d'un conflit amoureux. Ici il pose la bouteille à terre, et Valère se baissant pour le saluer, comme il croit que c’est à dessein de la prendre, il la met de l’autre côté : ensuite de quoi, Lucas faisant la même chose, il la reprend, et la tient contre son estomac, avec divers gestes qui font un grand jeu de théâtre.- Ils consultent en me regardant. SGANARELLE.- Doux objet de mes vœux, je vous frotterai les oreilles. SGANARELLE.- Si vous savez les choses, vous savez que je les vends cela. SGANARELLE.- On en déménage plus aisément. (Puis se tournant vers Lucas en crachant.) Dossier : Le médecin malgré lui Molière 1 Dossier : Le médecin malgré lui I L'auteur; aidez-vous de la feuille « Molière en images » pour compléter ce tableau.Cherchez en plus (dans le livre distribué, par exemple) qui est le roi à l'époque de Molière, deux auteurs (1682). MARTINE.- Est-ce à vous, d’y mettre le nez ? Cf. SGANARELLE, à part. Il s'incarne de façon diverse, Nous allons voir sous quelles formes il survient: – Acte 1 Scène 1 et 2: Le thème de l'amour apparaît en premier lieu par la scène de ménage, en ouverture de la pièce de théâtre. MARTINE.- Que maudit soit l’heure et le jour, où je m’avisai d’aller dire oui. VALÈRE, bas.- Voilà sa folie qui le tient. [i] Fraimes : déguisements, feintes (Fraime est une forme paysanne pour frime, comme médeçaine pour médecine, vaigne pour vigne, etc.). (1682). C’est un homme qui fait des miracles. le mot de Gargantua : "De ma nature, je dors salé." LUCAS.- Palsanguenne, velà un médecin qui me plaît ; je pense qu’il réussira ; car il est bouffon.